Agence FinOps & Green IT
Optimiser: Construire un référentiel d’optimisation des usages et coûts Cloud
Le Cloud offre agilité et scalabilité, mais sa complexité tarifaire peut vite générer des dérives.
Face à ces enjeux, le FinOps permet d’améliorer la transparence financière, d’optimiser l’utilisation des ressources et de maximiser la valeur des investissements Cloud.
Cette série d’articles vous guide à travers les 3 étapes de la démarche FinOps.
Vous lisez actuellement la phase 2: Optimiser, qui vise à identifier, structurer et partager les leviers de réduction des coûts comme le rightsizing, les réservations ou l’automatisation.
Lire les autres parties :

Supprimer les ressources inutilisées
Les ressources non utilisées ou oubliées représentent un gaspillage important dans le Cloud. Ces ressources incluent notamment:
Machines virtuelles (VMs) arrêtées mais encore facturées.
Disques et volumes de stockage détachés mais conservés.
Adresses IP publiques non libérées (très coûteuses notamment sur AWS).
Clusters Kubernetes ou bases de données laissés actifs sans charge réelle.
Actions clés:
Automatiser la détection des ressources orphelines via des audits programmés.
Supprimer ou archiver systématiquement les ressources inutilisées.
Mettre en place des politiques de « lifecycle management » sur le stockage.
Fréquence recommandée : Audit mensuel.
Impact attendu : Jusqu’à 10 à 20 % d’économies rapides sur les coûts d’infrastructure.
Automatiser le Start/stop des ressources
De nombreuses ressources Cloud n’ont pas vocation à fonctionner en continu et peuvent être arrêtées en dehors des périodes d’usage réel.
Par exemple :
Machines de développement ou environnements de test.
Bases de données utilisées uniquement sur certaines plages horaires.
Serveurs analytiques activés en batch.
Actions clés:
Planifier l’arrêt automatique des ressources pendant les périodes creuses (nuit, week-end).
Basculer certaines bases de données vers des modes « serverless » ou « non provisionnés ».
Utiliser des outils d’orchestration (Terraform, scripts Lambda, etc.) pour automatiser le processus.
Impact attendu : 20 à 40 % de réduction des coûts sur les environnements non critiques.
Ajuster les ressources (Rightsizing)
Le surdimensionnement est une des principales sources de gaspillage cloud. Le rightsizing consiste à adapter la taille, le type et le nombre de ressources provisionnées à l’usage réel.
Exemples de rightsizing :
VMs : Réduire CPU, RAM, ou changer de type d’instance pour coller au profil de charge (ex : passer d’une instance généraliste à optimisée pour l’IO ou la mémoire selon les besoins).
Bases de données : Adapter le nombre de vCPU, de mémoire ou passer sur des classes de bases de données plus économiques.
Stockage : Supprimer les données redondantes, utiliser des volumes plus petits ou fusionner des disques peu utilisés.
Réseau : Optimiser le transfert des données en traitant ou compressant côté serveur avant envoi, plutôt que côté client.
Fréquence recommandée : Analyse mensuelle ou trimestrielle des métriques d’usage.
Impact attendu : Jusqu’à 30 % d’économies sur compute et stockage.

Appliquer les bonnes pratiques de gestion de la data
Les données mal gérées entraînent un gonflement inutile des coûts de stockage et de traitement.
Pour éviter cela, voici les bonnes pratiques clés :
Partitionner les grandes tables de data warehouse pour limiter les scans complets.
Clusteriser les tables pour accélérer les requêtes et réduire le coût des lectures.
Configurer des politiques d’expiration automatique des données obsolètes.
Migrer les données froides vers des classes de stockage moins chères.
Fréquence recommandée : Un audit trimestriel des tables et des politiques de rétention.
Impact attendu : Jusqu’à 50 % d’économies sur les coûts de stockage et de requêtes.
Réduire les coûts via réservations et remises sur engagements

Après avoir optimisé l’usage, il devient rentable de sécuriser des réductions sur les coûts fixes via des engagements.
On retrouve deux types d’engagements principaux :
Réservations de ressources : s’engager sur l’usage de ressources spécifiques (ex : VMs, bases de données) pendant 1 ou 3 ans pour obtenir jusqu’à 75 % de réduction.
Engagements de dépenses (Savings Plans, Committed Use Discounts) : s’engager à un montant minimal de dépense cloud, avec plus de flexibilité sur les ressources utilisées.
Ressources concernées :
VMs (EC2 Reserved Instances, Azure Reserved VM Instances, etc.)
Bases de données (RDS Reserved Instances, CosmosDB Reserved Capacity, etc.)
Services de stockage ou analytique (BigQuery Commitments, Redshift Reserved Instances).
Pratiques clés:
Réviser les engagements tous les 6 mois pour rester aligné avec la réalité de la consommation.
Prioriser les engagements sur des charges stables ou prévisibles.
Particularités des environnements multi-cloud et hybride
Les environnements multi-cloud et hybrides comportent des défis supplémentaires en termes d’optimisation des coûts. Ces configurations impliquent souvent une gestion complexe des ressources provenant de plusieurs fournisseurs ou une combinaison de cloud public et d’infrastructure on-premise.
Optimisation multi-cloud: Dans un environnement multi-cloud, chaque fournisseur présente des services avec des coûts et des performances variables. La clé réside dans la gestion centralisée des ressources, où l’on choisit le fournisseur le plus adapté en fonction de chaque charge de travail. Des outils de gestion des coûts multi-cloud permettent de suivre et d’analyser les dépenses globales, facilitant des décisions optimisées pour le business.
Optimisation hybride: Les environnements hybrides nécessitent une gestion des ressources cloud et internes. L’objectif est de rationaliser les coûts des infrastructures locales tout en optimisant l’usage du cloud public pour les charges de travail flexibles. Une gestion efficace de la latence et de la performance est cruciale pour garantir une intégration fluide entre les deux environnements.
Actions recommandées :
Surveiller et adapter l’allocation des ressources cloud et locales en fonction des besoins spécifiques.
Utiliser des outils d’automatisation pour maximiser l’efficacité et réduire les coûts.
Place à la troisième phase : Opérer
Optimiser, c’est transformer la visibilité acquise en actions concrètes et mesurables.
En identifiant les ressources inutilisées, en ajustant les capacités au plus juste, et en activant les bons leviers (réservations, autoscaling, horaires d’extinction, etc.), les organisations peuvent réduire durablement leurs coûts Cloud, sans sacrifier la performance ou l’agilité.
Mais pour que ces optimisations portent leurs fruits dans la durée, elles doivent être pilotées dans le temps, intégrées aux processus, et partagées avec les équipes.
C’est tout l’enjeu de la troisième et dernière phase du processus FinOps : Opérer.