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Cloud 2026: Les tendances qui guideront vos choix technologiques
Le cloud n’est plus un simple levier d’externalisation: accélération de l’IA, montée en puissance du multicloud, automatisation des charges de travail, durabilité, sécurité distribuée… autant de tendances qui redéfinissent les standards techniques et opérationnels des infrastructures cloud.
Cet article présente les tendances clés en 2026 pour adapter sa stratégie cloud aux réalités technologiques et opérationnelles.
L’IA intégrée au Cloud
L’intelligence artificielle transforme la manière dont les entreprises consomment les services cloud. Portée par l’IA générative et les services managés, elle permet une analyse prédictive, une automatisation intelligente et une personnalisation à grande échelle.
Selon Forrester, l’adoption des services cloud pilotés par l’IA devrait croître de 40 % cette année.
Tous les hyperscalers investissent massivement dans les Big Models et leur intégration aux applications métiers: Plusieurs fournisseurs de services cloud proposent aujourd’hui une large gamme d’outils pour accompagner l’essor de l’intelligence artificielle générative et du MLOps.
Certains mettent à disposition des plateformes dédiées à la création de modèles d’IA générative, ainsi que des assistants de codage alimentés par l’IA. D’autres misent sur des solutions permettant d’automatiser le déploiement et la gestion des modèles à grande échelle.
On observe également des initiatives visant à démocratiser l’accès à l’IA pour les entreprises, quelle que soit leur taille, souvent en s’appuyant sur des partenariats stratégiques. L’accent est mis sur la flexibilité et l’adaptation des outils aux besoins métiers spécifiques, notamment dans des domaines comme la finance, la santé ou l’industrie.
Les grandes tendances 2026:
AutoML et AIOps: pour industrialiser le cycle de vie des modèles d’IA (de la création au déploiement) et automatiser la supervision et l’optimisation des performances à grande échelle.
Cybersécurité augmentée: détection des menaces de sécurité en temps réel et la réponse aux incidents dans des environnements hybrides et multi-cloud.
Démocratisation de l’IA-as-a-Service: intégration de modèles pré-entraînés et accessibles via des API dans les workflows métiers se généralise, permettant aux entreprises d’intégrer des capacités d’IA sans nécessiter d’expertise approfondie en science des données.
Modèles sectoriels spécialisés: IA spécifiquement conçues pour répondre aux besoins uniques de secteurs tels que la santé (diagnostic assisté par IA), la finance (détection de fraude prédictive), et le retail (personnalisation de l’expérience client, évaluation des prix).
- IA responsable: exigences de transparence, d’équité, de conformité éthique et de traçabilité deviennent primordiales dans le déploiement des services d’IA cloud intelligents.
Edge computing et Cloud distribué
Les architectures cloud s’éloignent du modèle centralisé pour répondre à des impératifs critiques: latence ultra-faible, souveraineté des données et résilience opérationnelle. L’edge computing s’impose comme une réponse stratégique, en rapprochant la puissance de calcul au plus près des sources de données, dans les usines connectées, les véhicules autonomes ou les objets IoT industriels.
Selon Gartner, jusqu’à 75 % des données sont générées et traitées en dehors des data centers centralisés d’ici fin 2026, contre moins de 10 % il y a dix ans. Cette décentralisation est amplifiée par la 5G, qui permet des cas d’usage en temps réel: maintenance prédictive, contrôle qualité automatisé, navigation autonome ou encore diagnostic médical embarqué.
En parallèle, les hyperscalers généralisent leurs offres de cloud distribué pour offrir une gouvernance centralisée avec des déploiements localisés. Ces modèles répondent aussi aux enjeux de souveraineté des données, particulièrement dans les secteurs régulés (finance, santé, secteur public), où les contraintes réglementaires exigent que les données sensibles restent sous juridiction nationale.
Le cloud hybride (public + privé) et les environnements multicloud sont désormais la norme: Selon les estimations du marché, 89 % des entreprises ont adopté ou sont en cours d’adoption d’une stratégie multicloud. Ce modèle permet de répartir les charges entre plusieurs fournisseurs pour optimiser la résilience, les coûts ou la conformité.
Pour piloter cette complexité, les entreprises misent sur des outils d’orchestration, mais surtout sur des standards ouverts pour garantir l’interopérabilité et la portabilité des charges de travail entre différents environnements. Cela devient un enjeu stratégique pour éviter l’enfermement propriétaire (vendor lock-in) et conserver une maîtrise complète des infrastructures.
Ces tendances convergent vers un cloud plus distribué, modulaire et proche du terrain, capable de répondre à des besoins métiers en local et en temps réel, tout en s’intégrant à une stratégie IT globale et souveraine. Pour mieux comprendre cette évolution, voici une comparaison visuelle entre le modèle traditionnel du cloud centralisé et l’approche moderne de l’edge computing.
Durabilité
La durabilité devient un critère stratégique dans les décisions cloud, au même titre que la performance ou les coûts. Elle s’inscrit à la fois dans les objectifs de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et dans un contexte de pression réglementaire croissante, notamment en Europe.
Selon Gartner, 60 % des fournisseurs cloud avaient visé la neutralité carbone d’ici fin 2026, contre 40 % en 2024. Les hyperscalers ont renforcé leurs investissements dans les énergies renouvelables, l’optimisation énergétique et la transparence des émissions.
Des régions cloud “vertes” ont émergé, permettant aux clients de privilégier des zones à plus faible empreinte carbone. En parallèle, la pratique du GreenOps s’est largement diffusée: elle consiste à piloter l’usage du cloud selon des critères environnementaux, comme l’extinction des ressources inutilisées, l’alignement des calculs sur les heures d’électricité verte ou l’intégration d’outils de mesure des émissions.
Cette approche a convergé avec le FinOps: une meilleure utilisation des ressources cloud permet de réduire simultanément les coûts et les émissions. En 2026, certaines entreprises pionnières intègrent déjà des indicateurs carbone dans leur gouvernance cloud. Le cloud “vert” ne s’improvise pas: sa maîtrise est désormais un levier stratégique à part entière.
Le FinOps et le GreenOps s’articulent autour d’un cycle vertueux d’optimisation financière et environnementale:
Automatisation et plateformes No-Code/Low-Code
L’automatisation cloud et les plateformes no-code/low-code redéfinissent la manière dont les entreprises innovent, développent et exploitent leurs applications.
Côté infrastructure, l’automatisation devient la norme: Infrastructure-as-Code, pipelines CI/CD et des outils permettent des déploiements rapides, cohérents et moins sujets aux erreurs humaines. Les pratiques No-Ops et AIOps se généralisent, avec des environnements capables de s’auto-configurer ou d’anticiper les besoins de scalabilité grâce à l’IA.
En parallèle, les plateformes no-code et low-code ont permis aux équipes métier de concevoir des applications sans écrire de code. Selon Gartner, 75% des nouvelles applications d’entreprise ont été développées à l’aide de ces technologies d’ici fin 2026, contre moins de 25 % en 2020. Cette progression s’explique par la maturité croissante des solutions, souvent enrichies par l’intelligence artificielle.
Ces outils apportent des bénéfices concrets:
Réduction des délais de mise sur le marché,
Autonomie accrue des équipes,
Baisse des coûts de développement.
Ces approches convergent: une application peut être prototypée en no-code, intégrée à un pipeline DevOps, puis opérée via une infrastructure automatisée. En parallèle, les services IT conservent un rôle central en définissant des règles de gouvernance et des garde-fous de sécurité.
En 2026, cette combinaison d’automatisation et de simplification devient un levier stratégique pour accélérer la transformation numérique, tout en maîtrisant les risques.
Multicloud et cloud hybride
Le multicloud s’impose comme un standard en 2026: la grande majorité des entreprises exploitent ou ont adopté une stratégie combinant plusieurs fournisseurs. Cette approche vise à renforcer la résilience, la flexibilité, la conformité et la maîtrise des coûts.
Le cloud hybride, qui combine ressources publiques et privées, est particulièrement répandu dans les secteurs régulés, où certains workloads sensibles doivent rester localisés. L’essor des offres de cloud souverain reflète cette dynamique. Ce modèle distribué, bien qu’avantageux, accentue la complexité opérationnelle. Les entreprises adoptent des solutions multi-environnement et renforcent leur gouvernance pour garantir interopérabilité, sécurité et traçabilité.
Enfin, cette diversité technologique crée un enjeu RH croissant:
Maîtriser les outils,
Maîtriser les modèles d’exploitation
Maîtriser les exigences réglementaires propres à chaque environnement.
FinOps et pilotage des coûts cloud
FinOps devient incontournable pour assurer une maîtrise rigoureuse des coûts cloud tout en maximisant la valeur métier. Cette discipline atteint une maturité avancée grâce à une collaboration active et continue entre les équipes techniques, financières et métiers. Cette collaborationest essentielle pour garantir l’efficacité maximale des démarches FinOps.
Objectifs clés du FinOps
La démarche FinOps s’appuie sur des principes clés pour maîtriser les coûts du Cloud tout en soutenant les objectifs de l’entreprise.
Rightsizing: Ajuster précisément les ressources cloud selon les besoins réels.
Gestion des engagements: Optimiser les réservations (Reserved Instances, Savings Plans).
Réduction du gaspillage: Identifier et supprimer méthodiquement les ressources inutilisées.
Automatisation proactive: Utiliser l’automatisation pour renforcer l’efficacité des processus d’optimisation.
Maximiser la valeur métier et le retour sur investissement
Le FinOps ne se limite pas à réduire les coûts: il vise avant tout à optimiser les dépenses pour maximiser le retour sur investissement (ROI) et générer une réelle valeur ajoutée pour l’entreprise.
La démarche FinOps s’articule autour d’un cycle structuré en trois étapes clés, qui permettent de piloter efficacement les coûts cloud dans la durée:
Gouvernance FinOps durable: l’intégration du GreenOps
Le FinOps évolue en intégrant des critères environnementaux (GreenOps), permettant d’associer optimisation financière et réduction de l’empreinte carbone. Cette approche souligne une prise de conscience accrue de l’impact environnemental lié à la consommation cloud.
Le FinOps constitue en 2026 une discipline essentielle pour une gestion responsable, stratégique et durable du cloud.
Serverless et architectures événementielles
Le serverless s’impose comme un standard du cloud moderne. Il permet d’exécuter du code à la demande, en réponse à des événements, sans gestion d’infrastructure ni allocation de capacité.
Selon Datadog, une large majorité d’utilisateurs de services cloud adoptent aujourd’hui au moins une solution serverless. Une adoption accélérée par la facturation à l’usage, la scalabilité automatique et la focalisation sur la logique métier.
Leviers d’adoption
Son adoption repose sur trois leviers principaux:
Paiement à l’usage: facturation à la milliseconde, sans surprovisionnement.
Scalabilité automatique: réponse immédiate aux variations de charge, sans surprovisionnement. Cette scalabilité reste contrainte par des limites techniques, d’où la mise en place d’alertes, de plafonds budgétaires et de politiques de throttling est essentielle.
Focus sur la logique métier: réduction du time-to-market et de la dette opérationnelle, en contrepartie d’une architecture plus fragmentée, exigeant des compétences en orchestration et conception événementielle.
Écosystème et enjeux opérationnels
Les principaux fournisseurs cloud proposent un socle de services serverless de plus en plus matures: bases de données à la demande, orchestration de flux, conteneurs serverless. Cette flexibilité s’accompagne de nouveaux défis:
Observabilité distribuée: dans des architectures asynchrones, l’observabilité ne se limite pas au monitoring. Elle nécessite des solutions de traçage distribué, corrélation d’événements et visualisation en temps réel.
Sécurité: chaque fonction est un point d’entrée, la gestion stricte des permissions, la rotation des secrets et l’auditabilité sont essentiels.
Cold start: facteur de latence atténuable via des mécanismes comme le provisioned concurrency.
Complexité architecturale: la simplicité opérationnelle masque souvent une complexité logique croissante.
Débogage et traçabilité: dans des workflows fragmentés, la propagation du contexte est indispensable pour garantir un diagnostic efficace.
FinOps: la granularité de la facturation impose un pilotage qui nécessite une instrumentation fine par fonction, avec alertes et instrumentation adaptée.
En 2026, le couple serverless–événementiel s’impose comme une approche structurelle du cloud natif. Cette architecture met toutefois en lumière la nécessité d’une gouvernance technique rigoureuse : pilotage des coûts, observabilité transverse, résilience et sécurité unifiée. Le tableau ci-dessous synthétise ces éléments clés pour mieux comprendre les enjeux et opportunités de ce modèle cloud moderne.
Conclusion
Ces grandes tendances ne sont pas isolées : elles forment un véritable réseau d’opportunités et de défis qui transforment déjà la façon dont les organisations conçoivent et exploitent leurs systèmes d’information.
De l’IA embarquée au cœur du cloud jusqu’à l’edge computing et aux clouds distribués ; de la durabilité et l’optimisation des coûts (FinOps/GreenOps) à l’automatisation et aux plateformes low-code ; du multicloud au serverless et aux architectures événementielles : le cloud devient plus intelligent, plus proche du terrain et plus exigeant en matière de pilotage.
La question n’est plus de savoir si ces évolutions vont impacter votre entreprise, mais comment, et à quel rythme, vous saurez les transformer en leviers de valeur.
Votre stratégie cloud est-elle prête pour 2026 ? Prenons le temps d’en parler et de définir ensemble une feuille de route alignée sur vos enjeux.