Réduire l’empreinte du numérique : 5 leviers d’action pour les entreprises

Agence FinOps & Green IT Réduire l’empreinte du numérique: 5 leviers d’action pour les entreprises Le numérique représente une part croissante de l’empreinte environnementale des entreprises. Il est responsable de près de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et consomme près de 10 % de l’électricité mondiale. En France, son empreinte carbone est estimée à 2,5 % de l’impact national, avec une tendance à la hausse, notamment liée à la multiplication des équipements et à l’explosion des usages numériques. Face à ce constat, les entreprises ont un rôle crucial à jouer. Intégrer une stratégie Green IT dans leur politique RSE n’est plus une option, mais un impératif. Cet article propose 5 leviers d’action concrets, alignés sur les recommandations de l’ADEME et les cadres réglementaires comme la loi AGEC ou REEN, pour réduire efficacement l’empreinte environnementale du numérique. Adopter la sobriété numérique La sobriété numérique ne signifie pas se passer de technologie, mais l’utiliser de manière plus raisonnée et responsable. Face à l’explosion des usages numériques, cette approche vise à réduire l’impact environnemental du numérique tout en maintenant l’efficacité opérationnelle. Elle repose sur trois piliers: la réduction du parc matériel, la maîtrise de la consommation électrique, et la diminution des impressions papier. Réduire le parc matériel Chaque nouvel équipement a un impact carbone important: extraction des matières premières, fabrication, transport, fin de vie. Il est donc essentiel de limiter la surdotation des collaborateurs. Par exemple, éviter de systématiquement fournir à chacun un ordinateur portable et un smartphone professionnel réduit le volume de matériel en circulation. Une alternative efficace consiste à privilégier le matériel reconditionné, tout aussi performant pour la majorité des usages bureautiques. En parallèle, prolonger la durée de vie des équipements — jusqu’à 5 ans pour un smartphone, 8 à 10 ans pour un ordinateur — permet d’amortir leur impact initial. Cela passe par des pratiques simples: mise à jour des composants (RAM, SSD), maintenance préventive, ou encore réaffectation interne. Enfin, le recours à la virtualisation ou au BYOD (Bring Your Own Device) permet d’alléger le parc informatique tout en répondant aux besoins des collaborateurs. Réduire la consommation électrique Même lorsqu’ils sont en veille, les équipements numériques continuent de consommer de l’énergie. Programmer leur extinction automatique en cas d’inactivité permet d’éviter le gaspillage. Le choix de la connectivité a aussi un impact: le Wi-Fi consomme jusqu’à trois fois moins d’énergie que la 4G, surtout pour des usages statiques. De petits éco-gestes numériques doivent être promus au quotidien: baisser la luminosité des écrans, débrancher les chargeurs non utilisés, éteindre les box et routeurs la nuit, etc. Ces pratiques simples peuvent être intégrées dans des chartes numériques internes ou rappelées dans les formations à l’écoconduite numérique. Réduire les impressions papier Le numérique ne doit pas être un prétexte pour imprimer davantage. Les entreprises peuvent configurer leurs imprimantes de manière responsable: impression recto-verso, noir et blanc par défaut, et impressions centralisées dans les espaces communs pour éviter les impressions inutiles. Il est aussi nécessaire d’encadrer les usages grâce à des quotas d’impression, des audits réguliers, et des campagnes de sensibilisation sur l’impact du papier. Enfin, les outils numériques offrent aujourd’hui des alternatives fiables à l’impression: dématérialisation des processus, signature électronique, GED (gestion électronique des documents). Pour mieux visualiser ces gestes du quotidien qui permettent d’intégrer la sobriété numérique dans les usages, voici une synthèse des bons réflexes à adopter: Intégrer l’économie circulaire dans les pratiques IT L’économie circulaire, appliquée aux systèmes d’information, vise à optimiser l’usage des équipements numériques tout au long de leur cycle de vie: de leur acquisition à leur fin de vie, en passant par leur réemploi ou leur valorisation. Cette approche permet de réduire significativement l’empreinte environnementale des entreprises, tout en générant des économies et en valorisant les pratiques responsables. Allonger la durée de vie des équipements La première étape consiste à réaffecter en interne les équipements encore fonctionnels. Un poste de travail inutilisé dans un service peut parfaitement convenir à un nouveau collaborateur ou à un usage temporaire, évitant ainsi l’achat d’un appareil neuf. Les entreprises peuvent également donner ces équipements à des structures d’utilité sociale — associations, écoles, tiers-lieux — pour prolonger leur durée d’usage. Ce geste, en plus de son impact environnemental, contribue à réduire la fracture numérique. Une autre option efficace consiste à revendre les équipements à des reconditionneurs agréés. Selon l’ADEME, un équipement reconditionné génère jusqu’à 8 fois moins d’impact environnemental qu’un matériel neuf, en limitant la production, l’extraction des matières premières et les transports associés. Enfin, certaines entreprises proposent aux salariés de racheter à prix réduit leur ancien matériel professionnel. Cette pratique permet non seulement de limiter les déchets électroniques, mais aussi d’offrir une seconde vie utile à des équipements souvent encore performants. Mettre en place un recyclage encadré et responsable Lorsque la réutilisation n’est plus possible, un recyclage encadré est indispensable. En France, près de 77 % des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) étaient recyclés en 2020. Ce chiffre est encourageant, mais les entreprises peuvent encore faire mieux en systématisant les bonnes pratiques. Il est essentiel de faire appel à des prestataires certifiés, tels que les éco-organismes agréés (Ecologic, Ecosystem, etc.) ou des opérateurs labellisés, pour assurer une collecte, un tri et un traitement conformes aux réglementations environnementales. Des points de collecte accessibles et visibles doivent être mis en place dans les locaux, notamment pour les petits équipements ou consommables: souris, téléphones, câbles, cartouches d’encre, piles, etc. Ces points d’apport volontaire simplifient le geste de tri et améliorent le taux de récupération. Le recyclage ne se limite pas à l’élimination: il permet aussi de valoriser les composants. Les équipements numériques contiennent des matières premières précieuses comme l’or, le cuivre, l’aluminium ou des plastiques techniques, qui peuvent être réinjectées dans les chaînes de production via un processus de recyclage adapté. Cela réduit la dépendance aux ressources vierges et limite l’impact environnemental de leur extraction. Impliquer les collaborateurs dans la démarche La réussite d’une stratégie d’économie circulaire repose aussi sur l’adhésion des collaborateurs. Il est recommandé
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